Me V., 44 ans, altiste, et professeur d’alto en conservatoire, présente une douleur face latérale du coude gauche. Elle se manifeste lors des mouvements de supination (paume de main vers le plafond), et lors de port de charge quel que soit le poids. Une douleur est associée au niveau du bord ulnaire (petit doigt) de la main gauche et au niveau vertébral dorsal supérieur. L’ensemble des douleurs sont présentes depuis plus de six mois.
Lors de la première consultation un bilan clinique ostéopathique est réalisé. Il en ressort plusieurs éléments. Il existe une perte de mobilité au niveau du pisiforme de la main gauche (point d’insertion d’un muscle permettant la flexion du poignet). Il en est de même pour la tête du radius gauche. Il existe une inflammation du muscle fléchisseur ulnaire du carpe. On retrouve une perte de mobilité au niveau de la tête humérale gauche et de la clavicule avec notion de fermeture de l’angle entre la clavicule et l’acromion. Il y a une perte de mobilité au niveau des vertèbres dorsales supérieures et de la charnière vertébrale cervico-dorsale ainsi que de la charnière dorso-lombaire. Le diaphragme possède un mouvement réduit. Il existe une tension au niveau du psoas gauche avec répercussion au niveau de la coxo-fémorale gauche et donc du bassin.
Puis, un bilan de la gestuelle est réalisé. Lors de celui-ci, on remarque que la position assise a une influence évidente sur la position du bassin et donc sur les tensions musculaires compensatrices, la course du diaphragme, et les tensions qui en découlent au niveau de l’épaule puis du membre supérieur.
Lors de cette séance, un travail est réalisé afin de diminuer les tensions sur le bassin, les charnières vertébrales, le coude et enfin le poignet.
Explication du cas :
On remarque, chez cette patiente, que la position assise à une influence sur l’ensemble des douleurs car, par le déséquilibre et les jeux de tensions musculaires compensatrices, il existe des restrictions de mobilité au niveau des charnières vertébrales, qui réagissent les unes par rapport aux autres, qui engendrent des restrictions de mobilité au niveau de l’épaule puis du membre supérieur. De plus la situation de professeur d’instrument amène à ne pas faire vraiment attention à la prise de l’alto et à l’équilibre de la position assise car il y a alternance d’écoute et de conseils donc alternance de postures variées.
Ainsi une première séance a été effectuée afin de diminuer l’ensemble des tensions, et des douleurs localisées au niveau du membre supérieur. Une seconde séance a été nécessaire pour travailler au niveau des charnières vertébrales et du bassin.
Une dernière séance a permis de voir l’évolution des deux premières séances et de travailler sur les différentes postures et sur la respiration.