Mlle M., 13 ans, violoniste, présente une douleur au niveau de l’épaule droite et du cou empêchant la tenue de son violon et la plupart des mouvements du bras droit du fait de la douleur. Cela fait deux semaines qu’elle a arrêté de jouer en orchestre et une semaine qu’elle ne joue plus du tout. Elle est sous traitement anti-inflammatoire depuis 10 jours, sans changement significatif.
Elle exprime cette douleur comme une sensation de blocage local, sans irradiation de la douleur dans le bras, l’avant-bras et la main droite. Cette douleur est majorée à l’inspiration.
Lors de la première consultation un bilan clinique ostéopathique est réalisé. Il en ressort plusieurs éléments. Au niveau du cou : perte de mouvement au niveau des vertèbres cervicales C4-C5-C6 à droite ; Tension des muscles cervicaux et en particulier des muscles dits « inspirateurs accessoires » qui vont du cou à la clavicule ; perte de mouvement au niveau de la clavicule droite, de la 1ère côte droite, d’une partie du poumon droit et des éléments qui le suspendent à la colonne ; diminution de l’amplitude du muscle diaphragme (qui permet l’inspiration). On retrouve enfin une mobilité moindre de l’articulation scapulo-humérale droite (entre l’épaule et le bras).
Lors de cette séance, un travail est réalisé afin de diminuer les tensions musculaires sur les muscles cervicaux et le muscle diaphragme. Le mouvement du poumon est rétabli, et la souplesse des éléments qui le suspendent à la colonne est retrouvée. Des techniques douces sont effectuées au niveau du cou et de l’articulation scapulo-humérale.
Cette séance s’accompagne de conseil, sur des étirements des muscles du cou mais, surtout sur la respiration, et sur les exercices à effectuer pour retrouver une bonne respiration.
Explication du cas :
Après avoir étudié la manière de jouer, et le contexte de la douleur (préparation de concours, et répétition pour concert d’ensemble), nous avons déterminé que l’une des causes des douleurs se trouvait au niveau de la non physiologie de la respiration . Celle-ci était très haute (respiration par le thorax), alors que la physiologie veut que la respiration se situe en premier lieu au niveau du ventre. Ceci à comme conséquence que le muscle diaphragme ne fonctionne pas correctement et que certains muscles cervicaux prennent le relais (d’où les douleurs majorées à l’inspiration). De plus ce muscle est innervé par des nerfs qui partent de C3-C4-C5, et un mauvais fonctionnement entraine des informations erronées, au niveau des nerfs, ce qui se répercutent sur leur trajet et donc au niveau cervical. Le poumon repose sur le diaphragme ce qui provoque des conséquences à ce niveau, d’autant que les éléments qui suspendent le poumon sont en étroites relation avec les muscles « inspirateurs accessoires ». L’ensemble de ces restrictions ont, par conséquences musculaires et ligamentaires et neurologiques, des répercussions sur l’épaule et le cou.
Ainsi une première séance a permis de diminuer très nettement les douleurs. Et les répétitions ont pût reprendre.
La deuxième séance a été effectuée, pour vérifier la diminution des tensions musculaires et, avec le violon pour reprendre la posture et les gestes techniques réalisés.Des conseils ont été donné par rapport à certains gestes.
Ainsi deux séances ont permis de retrouver une bonne mobilité du cou et de l’épaule.